Éliminé en huitième de finale de la Ligue des Champions, le PSG n’est jamais parvenu à rattraper son retard du match aller (défaite 1-0 au Parc des Princes) face au Bayern Munich. Malgré une première période qui aurait pu permettre d’ouvrir le score lors de ce match retour, les Parisiens ont globalement été surclassés par des Bavarois qui ont haussé le rythme en seconde période. La saison du PSG est presque déjà terminée.
Après la défaite en huitième de finale de la Coupe de France face à l’Olympique de Marseille, la première défaite parisienne au stade Vélodrome depuis plus d’une décennie, le PSG est cette fois sorti de la Coupe d’Europe sur un score assez sec. 3-0 sur les deux rencontres face au Bayern Munich, et globalement Paris n’aura existé que lors de 45 minutes sur les 180 minutes disputées au total. Un bilan famélique, alors même que le Bayern n’a que très rarement été l’ogre que l’on connait dans cette double confrontation. Lors de ce match retour, ce mercredi soir à Munich, le Bayern n’a véritablement joué que lors du second acte et cela a suffi pour inscrire les deux buts du match.
En première période, Paris est parvenu à faire jeu égal face à un bloc bavarois positionné trop bas et le PSG s’est d’ailleurs procuré les meilleures situations de but avec une situation immanquable pour Vitinha sauvée par De Ligt d’un geste de grande classe. Paris est trop limité offensivement, malgré Mbappé et Messi, trop limité par un jeu qui n’est pas réfléchi et qui ne permet jamais d’avoir une maitrise quelconque dans les phases de construction. Même les quelques espaces laissés par le Bayern n’ont pas été exploités par des joueurs laissés à l’abandon. Personne dans cette équipe ne sait ce qu’il doit faire, et même si le Bayern n’était pas rayonnant cela été suffisant pour rentrer au vestiaire avec le but d’avance inscrit au match aller.
Nagelsmann, de son côté, a fait les ajustements nécessaires à la pause pour permettre à son équipe de dominer la deuxième période dans le jeu. Avec un bloc plus haut, avec un positionnement individuel (Stanisic notamment) et collectif beaucoup plus cohérent, le Bayern est parvenu à multiplier les séquences de possession dans la moitié de terrain parisienne. Mieux encore, les joueurs bavarois ont mis beaucoup plus d’intensité à la perte du ballon pour gêner les relances parisiennes. C’est sur un de ces pressings et une occupation intelligente de l’espace que le Bayern a ouvert le score, bien aidé par un Marco Verratti absent. Le Bayern avait fait le plus dur, Paris n’avait pas les capacités pour revenir.
Un néant total dans le jeu
C’est l’entrant Serge Gnabry qui a plié tout suspense avec le deuxième but pour son équipe, et qui a finalement donné plus de reflet à un score somme toute logique sur l’ensemble des deux confrontations. Paris n’a pas réussi à battre Benfica lors de la phase de groupes, a montré beaucoup trop de lacunes en Ligue 1 et en Coupe de France, alors l’oxygène a logiquement manqué à un niveau plus élevé encore. Paris n’avait pas les capacités tactiques pour battre le Bayern Munich, mais au-delà de cette donnée le PSG n’avait certainement pas les armes pour éliminer n’importe quelle équipe encore en lice en Ligue des Champions ce mercredi soir.
Posséder un effectif aussi puissant et parvenir à le rendre si inoffensif est un miracle signé Christophe Galtier, qui a rendu la copie la plus faible depuis les nouvelles ambitions du PSG en 2011. C’est la première fois que Paris ne marque pas un seul but lors d’une confrontation aller – retour en Ligue des Champions, c’est tout simplement la première fois que le PSG fait si peu peur alors que les investissements financiers n’ont jamais été aussi grands. Au fil des ans, le PSG avait avancé dans sa quête de conquête européenne, mais le club parisien n’avait absolument aucun atout ce mercredi soir pour tenter d’éliminer le Bayern Munich et dépasser le stade des huitièmes de finale d’une compétition beaucoup plus exigeante.
Paris doit désormais viser un entraineur capable d’élever le niveau global, capable de mettre en place un jeu collectif séduisant et à la hauteur des individualités qui forment l’effectif parisien, avec en ligne de mire Zinedine Zidane. Vainqueur de trois Ligue des Champions consécutives, capable d’être le guide d’une institution comme le Real Madrid, Zidane représente une opportunité qu’il ne faut pas laisser passer. Certainement la seule qui peut permettre à Kylian Mbappé de prolonger l’aventure encore un an. Dans le cas contraire, il faudrait alors laisser partir le prodige français vers l’étranger pour son épanouissement. Il reste peu de temps pour construire autour de lui, et c’est aujourd’hui que cela commence.
Emmanuel Trumer