Bilan des clubs français en Ligue des Champions

Les clubs français ne seront pas allés plus loin que le stade des 8ede finale en Ligue des champions cette saison. Des quelques bonnes surprises lyonnaises, à la déroute retentissante du PSG en passant par l’agonie de Monaco, le bilan est contrasté mais globalement décevant. 

Paris Saint-Germain : 

Un fiasco. Et pourtant tout n’avait pas mal commencé pour le PSG avec une phase de groupes intéressante qui a vu le club de la capitale sortir en tête contre deux adversaire de prestige (Liverpool, Naples, Etoile Rouge). Paris commence par une défaite de justesse chez le finaliste en titre anglais et enchaine ensuite face à un carton à domicile face au faible adversaire serbe. Un set de tennis (6-1) qui trompera de nombreux supporters sur la puissance réelle de cette équipe parisienne mais qui aura le mérite de relancer le PSG dans son groupe. La double confrontation face à Naples et son entraîneur bien connu à Paris, Carlo Ancelotti, restera pour moi comme une déception avec un match aller à l’avantage de napolitains qui auraient dû l’emporter sans un but exceptionnel et un peu venu d’ailleurs de Di Maria à la 93eminute. Le retour en Italie sera mieux géré pour le PSG et malgré un nouveau match nul ce sont les deux dernières victoires face à Liverpool et Belgrade qui assurent la première place du groupe à Paris. 

Contraste saisissant entre les joueurs parisiens et Romélu Lukaku. EPA/JULIEN DE ROSA

Avant l’humiliation du match retour face à Manchester United, en 8ede finale, le match aller disputé en Angleterre ne laisse pas présager une telle mésaventure. Paris l’emporte 2-0 après un match sérieux qui voit même Manchester United perdre bon nombre de ses titulaires dont Paul Pogba pour suspension. Le PSG a déjà connu cette situation mais cette fois c’est sûr, avec Thomas Tuchel Paris est intouchable et ce match ne sera qu’une formalité. Pourtant les problèmes de gestion au PSG sont trop nombreux et surtout les choix de Tuchel lors de ce match dépassent tout bonnement l’entendement. Le choix du gardien déjà, avec un Alphonse Aréola collé au banc de touche dans les grands matches mais qui aurait pourtant pu disputer cette rencontrer à domicile. Avec Thilo Kehrer également, qui est un choix du coach allemand et qui réalise un match catastrophique. Auteur comme Buffon d’une passe décisive pour Romélu Lukaku, le défenseur allemand a passé une soirée cauchemardesque à l’image de son équipe. Le choix de se passer de Cavani reste pour moi l’une des plus grandes erreurs de l’entraîneur du PSG et les conséquences ont d’ailleurs été très importantes. Finalement, une équipe que l’on pensait vacciner des « Remontada » en aura offert une sur un plateau à un adversaire amputé de 10 joueurs importants et dont l’équipe alignée ressemblait plutôt à un groupe de Youth League en U19.  

AS Monaco : 

L’époque à laquelle Monaco séduisait l’Europe avec des joueurs délicieux semble si lointaine. Après un mercato d’été qui aura permis aux dirigeants d’achever la vente des joueurs à la plus forte valeur marchande, l’échec était pourtant prévisible. Après un début de compétition sous les ordres de Leonardo Jardim, l’ASM a tenté le coup Thierry Henry mais n’aura jamais eu le moindre espoir de poursuivre une aventure européenne. Dans un groupe relevé avec l’Atletico Madrid de Diego Simeone, le Borussia Dortmund de Lucien Favre, la grosse déception vient surtout du résultat face à Bruges, et la dernière place du groupe. Incapable de battre son adversaire belge sur les deux rencontres, Monaco a même encaissé un 4-0 retentissant à Louis 2 lors du match retour. Finalement c’est un petit point après 6 matches et un arrêt brutal des joutes européennes.

Falcao, auteur d’une bonne saison dans un collectif touché

Olympique Lyonnais : 

C’est le moins mauvais des élèves engagés en Ligue des champions avec quelques prestations de haut niveau, notamment lors de la phase de groupes de Ligue des champions, mais qui représente globalement un football français peu ambitieux cette saison. Dans un groupe avec l’ogre Manchester City de Pep Guardiola, le redoutable Shakhtar Donetsk, et l’embêtant Hoffenheim du jeune Julian Nagelsmann, l’OL n’était pas favori mais se devait de sortir des poules. Objectif réussi après une double confrontation étonnante face au très puissant adversaire anglais (4 points pris, dont une victoire retentissante à l’extérieur lors du premier match) et d’autres matches plus ou moins bien gérés mais emballants dans leur scénario. 

Ndombele, auteur d’un match très réussi à Manchester City

L’OL sort deuxième de ce groupe derrière Manchester City (et c’est là peut-être la déception de cette campagne puisque Lyon aurait dû engranger plus de points après le premier match en terre anglaise), et se fera ensuite avaler par Barcelone lors d’un match retour à sens unique. A l’aller, Messi et ses partenaires ne sont pas parvenus à tromper Lopes mais au retour cela aura été un long chemin de croix (5-1). Un bilan mitigé qui n’aura pas permis à Bruno Génésio de sauver sa tête. Lyon ressemble au bon élève, et c’est peut-être tout le problème de la saison des clubs français en Ligue des champions

Emmanuel Trumer