Monaco – PSV 1-1 : une première décevante

 Monaco reprenait le chemin des matches officiels face au PSV Eindhoven ce mardi soir, et malgré une égalisation en fin de match grâce à Axel Disasi le contenu global est trop peu satisfaisant pour l’ASM. Le club du Rocher devait l’emporter pour s’assurer un match retour plus tranquille aux Pays-Bas, mais l’équipe de Philippe Clément n’a jamais semblé en mesure de dominer son adversaire à domicile.

Ce match était un retour attendu pour une équipe qui commence à avoir l’habitude de débuter sa saison légèrement plus tôt que ses concurrents, et l’optimisme était de rigueur puisque l’ASM était censée avoir engrangé de l’expérience après l’élimination de l’an dernier et un tirage plutôt favorable. Plus tôt dans la journée, l’AS Monaco a appris que le gagnant de cette double confrontation face au PSV Eindhoven affronterait le vainqueur du match opposant l’Union Saint Gilloise aux Glasgow Rangers. Une route qui ne croisera pas celle de Benfica, vainqueur 4-1 ce mardi soir, et à vrai dire heureusement tant l’équipe lisboète ne semble pas pratiquer le même sport mais c’est un autre sujet.

Pour en revenir à Monaco et la réception du PSV, les deux équipes ont livré un match extrêmement serré avec un nombre de situations franches assez restreint et globalement une incapacité chronique à dominer la rencontre. Ce n’était de toute façon pas le but d’un PSV qui est moins armé sur le papier et qui se déplaçait en terre monégasque pour éviter une défaite avant tout autre chose. Objectif réussi puisque l’équipe du nouvel entraineur Ruud Van Nistelrooy s’est montrée particulièrement bien organisée tactiquement, sans défendre dans sa moitié de terrain les trois-quarts du match et même avec quelques situations offensives pour marquer un deuxième but. Monaco aurait dû proposer beaucoup plus de son côté.

L’équipe de Philippe Clément n’est pas parvenue à installer un jeu de possession, que l’entraineur ne veut pas de toute façon, mais plus inquiétant n’est pas parvenue non plus à se montrer dangereuse sur des transitions plus rapides ce qui est pourtant l’atout préféré de l’entraineur présent sur le banc de touche. Il faut dire que les profils pour évoluer dans cette idée de jeu de courses plus rapides vers l’avant et d’utilisation de la profondeur (Gelson Martins, Kreppin Diatta, Breel Embolo) ont tous été mis sur le banc de touche et ne sont entrés sur le terrain que très tardivement, beaucoup trop tardivement. La préparation physique de l’ASM est une des bonnes nouvelles, pour une équipe qui est consistante dans ce domaine sur 90 minutes mais s’il suffisait de faire de l’athlétisme cela se saurait.

 Monaco cherche une identité de jeu

L’ASM n’aligne pas des profils pour permettre de développer une idée de jeu en transition rapide, l’ASM n’aligne pas non plus des profils pour permettre une maitrise du match par la possession et une création du jeu avec des occasions par la passe (Diop est entré 7 minutes, Golovin doit essayer de battre les records de vitesse de Bolt dans un couloir), mais plus problématique encore c’est dans l’incapacité d’agir sur le match par les changements que Monaco a loupé la victoire ce mardi soir. Le PSV a reculé au fur et à mesure que les minutes défilaient, a dû faire sortir Sangaré à cause de la fatigue, et le staff monégasque n’a jamais cherché à faire basculer la rencontre au bon moment. Embolo est entré et a pesé grandement dans la moitié de terrain adverse mais beaucoup trop tard, et c’est finalement sur un coup de pied arrêté que l’ASM a égalisé grâce à Disasi.

Le PSV avait ouvert le score en profitant d’une autre lacune assez énorme chez les monégasques, absolument personne n’est intéressé par la récupération du ballon dans l’axe. Le vide laissé par Tchouameni s’est fait sentir, et la frappe de Veerman venue de cette zone a confirmé les manques d’une équipe qui pensait gagner ce match avec quelques individualités. Les phases de groupes de la Ligue des Champions sont d’un niveau beaucoup plus élevé que ce que nous avons pu voir ce mardi soir à Monaco, et il reste à espérer que les erreurs seront gommées avant le match retour. Un 6 ne sera probablement pas encore disponible, des idées de jeu ne peuvent pas naitre en une semaine, mais il faudra au moins être capable de lire correctement un match pour pouvoir éviter une énorme désillusion.

Au-delà du but en fin de match sur coup de pied arrêté de Disasi, Monaco aurait également pu obtenir un penalty et inscrire un deuxième but sur phase arrêtée toujours mais le VAR en a décidé autrement malgré un bras décollé du corps dans la surface hollandaise. Trop peu, beaucoup trop peu, pour espérer surclasser une équipe du PSV qui, organisée globalement dans le même schéma, a donné plus que des sueurs froides à l’ASM. L’occasion de Minamino puis le poteau en fin de match n’atténueront pas le sentiment de déception, et il va réellement falloir se plonger sur des concepts de football pour trouver une solidité dans le jeu, ce qui reste la base du football.

Emmanuel Trumer