Real Madrid – Francfort 2-0, le Real est déjà prêt

Le vainqueur de la Ligue des Champions face au vainqueur de la Ligue Europa, l’affiche est alléchante sur le papier mais n’a pas réservé de surprise à l’issue des 90 minutes de jeu. Carlo Ancelotti et son équipe du Real ont été appliqués pour maitriser un adversaire moins armé sur le papier, dans les idées, et qui est tombé sur un grand Thibaut Courtois.

Le Real Madrid ne s’est pas embêté pour aborder ce premier match officiel de la saison, le premier depuis le sacre en Ligue des Champions face à Liverpool au terme d’un parcours européen héroïque. En présentant exactement le même onze titulaire pour affronter Francfort, Carlo Ancelotti s’est appuyé sur ses certitudes et les forces construites lors des mois précédents. Sans Kylian Mbappé c’est Valverde qui était à nouveau aligné dans le couloir droit, et Alaba – Militao continuent de former la charnière centrale titulaire malgré l’arrivée de Rudiger dans ce secteur de jeu. Une équipe qui n’a pas changé, qui garde également évidemment le même schéma tactique, mais une équipe qui a mis un peu de temps avant d’entrer réellement dans son match du soir.

Peut-être trop rassuré par la défaite récente de Francfort face au Bayern Munich (6-1 en Bundesliga), le Real a d’abord mis trop peu de rythme dans son match pour imposer une réelle domination avec ballon et s’est même crée quelques frayeurs sur des contres rapides. Kamada s’est échappé seul face à Courtois après une merveille de passe de Borré et Courtois a dû sortir le grand jeu pour éviter à ses partenaires de courir après le score dès l’entame de match. Dans la lignée de sa saison et de la finale de la Ligue des Champions, Courtois est un gardien qui permet au Real Madrid de ne quasiment rien concéder, précieux sur les rares fois où il est sollicité et c’est ici la marque des plus grands gardiens.

Le Real Madrid est parvenu à poser le pied sur le ballon petit à petit, et les mécanismes madrilènes se sont mis en place au fur et à mesure avec un Karim Benzema qui est monté en puissance. Le Ballon d’Or 2022 a beaucoup décroché pour participer à la construction du jeu de son équipe, mais il n’a pas oublié son rôle primordial dans la surface adverse pour apporter le danger offensivement et amener les buts de son équipe. C’est lui qui dévie le ballon pour Vinicius dans le couloir gauche, avant de s’imposer au duel sur le corner suivant. Alaba a parfaitement profité de la situation pour marquer dans le but vide et concrétiser la domination dans le jeu de ses partenaires.

Casemiro s’est occupé de tout dans sa moitié de terrain

Le Real Madrid n’a pas encaissé de but lors de cette rencontre, et il le doit en grande partie à un Casemiro omniprésent dans sa moitié de terrain pour couper les projections rapides de Francfort. A plusieurs reprises c’est le milieu brésilien qui a permis de garder un équilibre et de combler les trous d’un bloc haut, permettant à ses coéquipiers de se concentrer sur la construction avec ballon. Impérial dans ses gestes défensifs, intelligent dans son placement, il a encore montré qu’il était un patron de cette équipe et un élément clé trop rarement encensé.

Benzema de son côté et dans sa moitié de terrain a confirmé sa montée en puissance avec une première grosse occasion et une frappe au ras du poteau de Kevin Trapp. Ce n’était que partie remise puisque l’attaquant français a marqué le second but et permis à son équipe de vivre une fin de match très tranquille. A 2-0 Francfort n’a pas eu les ressources pour concrétiser des phases de possession du ballon face à un Real qui a fermé les espaces défensivement. Francfort est une équipe qui posera des problèmes à ses adverses des chapeaux inférieurs en Ligue des Champions, où à des clubs d’un standing plus élevé qui se présenteront avec le même schéma qu’eux. En attendant, le Bayern Munich le week-end dernier et le Real Madrid ce soir étaient trop bien organisés pour vaciller.

Le Real commence donc sa saison avec un nouveau trophée, celui de la SuperCoupe d’Europe, et Carlo Ancelotti peut savourer un quatrième succès personnel dans cette compétition. Même si toutes les individualités n’ont pas brillé, il y a déjà des motifs de satisfaction pour le Real Madrid notamment dans une préparation physique qui semble parfaitement coller avec le calendrier. Quatorze fois vainqueur de la Ligue des Champions, le Real est une institution qui sait comment avancer et sera encore un cador compliqué à sortir cette saison.

Emmanuel Trumer