OM – PSG : 2-1, le meilleur OM des dernières années élimine le plus faible PSG de la décennie

Après un match à très haute intensité du côté de l’Olympique de Marseille, c’est l’équipe phocéenne qui a obtenu sa qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France. Avec une victoire 2-1 et un contenu très largement supérieur à celui de son adversaire, l’OM l’emporte pour la première fois depuis onze ans face au PSG dans le stade Vélodrome. A quelques jours de son match face au Bayern Munich, Paris laisse filer la Coupe et possède la moins bonne équipe de la décennie dans la capitale française.

 Avant d’écrire sur l’Olympique de Marseille et sur les nombreuses satisfactions d’une équipe qui a joué comme le font les plus grandes équipes européennes d’un point de vue collectif, nous y reviendrons, Il s’agit de bien comprendre pourquoi le PSG a été massacré dans un match qu’il a abordé avec la pire direction sportive au sein du club depuis plus d’une décennie. Depuis les 10 dernières années c’est une certitude de ne pas avoir vu un fond de jeu aussi proche du néant mais il faudrait même analyser en détails la période qui précède le rachat du PSG pour tenter de savoir si avec ses individualités comme Apoula Edel, Clément Chantome, Amara Diané, et un maintien acquis lors de la dernière journée à Sochaux, le PSG a déjà été aussi mauvais dans le contenu pur.

Le PSG possède la pire direction sportive des dernières années, de son existence peut-être, avec le plus gros budget de la planète football. Il s’agit de bien comprendre le naufrage d’un secteur sportif qui comprend le football à l’encontre de toute base. Il faut d’abord revenir sur les choix effectués avant match et donc dans la préparation tactique de cette rencontre opposant le PSG à l’OM avec une place en quart de finale de la Coupe de France à la clé. Dans une approche qui identifie au millimètre près la philosophie de la personne qui a la charge de la production sportive de cette équipe, impossible à qualifier d’entraineur si les écrits veulent avoir un minimum de réalité et de réalisme, le PSG s’est présenté au Stade Vélodrome avec un bloc extrêmement bas et proche de sa surface de réparation. Une idée qui pourrait s’entendre sur le papier, mais qui a été animé par la volonté de profiter des espaces laissés par l’OM dans la profondeur avec la vitesse de Neymar et Messi. Deux joueurs qui illuminent tous les secteurs de jeu sauf celui de la vitesse, ont été missionné de courir sur des distances interminables comme seule atout offensif. Quand Christophe Galtier ne demande pas à Ismael Gharbi d’obtenir des coups francs, il demande à deux des meilleurs joueurs de la planète de se contenter de sprints pour faire plier leur adversaire.

Ce mercredi soir, au Stade Vélodrome, la différence était trop grande entre un homme pour qui le foot ne signifie rien, un homme qui ne comprend absolument rien à ce qu’il fait, et des artistes dont le ballon est la base de ce métier. Cela a provoqué une différence trop importante pour espérer ne serait-ce qu’accrocher la séance de tirs au but. Né à Marseille, ancien joueur de l’Olympique de Marseille, Christophe Galtier est celui qui a perdu face à l’OM comme entraineur du PSG après onze ans d’invincibilité au stade Vélodrome. Sans aucun joueur capable de profiter de la profondeur et des espaces laissés dans son dos par l’OM, Paris a subi un pressing constant et acharné très haut sur le terrain, rendant inlassablement le ballon à des phocéens déchainés et donc le plan tactique était tout simplement parfait. Recruté pour 40 millions d’euros, un joueur comme Hugo Ekitike qui a la capacité de profiter de cette configuration de match comme ce fut le cas lorsqu’il évoluait avec Reims a dû attendre que son équipe soit menée 2-1 pour entrer en jeu.

Je ne sais pas si on se rend bien compte de l’hérésie absolue de ce choix, avec des espaces non utilisés en première période, mais un Ekitike utilisé dans ce registre quand l’OM a mené au score et donc a logiquement reculé son bloc pour se regrouper devant son but et réduire ses espaces. La réflexion est si mauvaise que le PSG n’a jamais pu se créer des occasions de but et doit son égalisation à 1-1 à un corner repris de la tête par Sergio Ramos. Un Sergio Ramos en grande difficulté dans le jeu et qui a concédé le penalty sur Cengiz Under lors de l’ouverture du score phocéenne.

 Marseille a mangé Paris

Le score de 1-1 à la pause était déjà très flatteur pour un PSG qui a constamment subi les assauts olympiens, et qui n’a pas été plus lourd plus tôt à cause d’un arbitrage catastrophique. Avec un arbitre de touche malvoyant qui a levé son drapeau sur chaque situation offensive de l’OM, c’est tout de même Marseille qui est parvenu à marquer grâce à un bijou de la recrue Malinovskyi. Au-delà des choix apocalyptiques de la personne en charge de la production sportive du PSG, Paris est parvenu à perdre un match malgré un arbitrage favorable en sa faveur. Choisi par Luis Campos, qui s’assure ainsi un contrôle total sur le secteur sportif, Christophe Galtier représente la plus grosse erreur du Paris Saint-Germain depuis son rachat en 2011.

Battu 3-1 à domicile par Nice il y a quelques jours, l’OM est parvenu à proposer une prestation totalement aboutie face au PSG pour s’emparer d’un Classique de Ligue 1 qui doit désormais mener cette équipe à l’ambition d’un trophée en Coupe de France. Pas assez armé d’un point de vue financier pour lutter sur la totalité d’un championnat (même si cela reste possible) Marseille a prouvé ce soir que le contenu sportif était le plus précieux des atouts pour vaincre une équipe qui aligne des individualités et une direction sportive qui n’a absolument pas les capacités du haut niveau.

Bien plus armé, le Bayern Munich doit désormais se dire qu’une élimination face à cette équipe parisienne serait une erreur professionnelle. Sans Musiala, sans Coman, sans Sané et Muller, sans Kimmich, mais avec un Rongier éblouissant, avec un Mbemba infranchissable même à la vitesse, avec un Malinovskyi et son pied gauche surpuissant, avec un Under omniprésent, l’OM est parvenu à mettre fin à onze années de disette dans son enceinte pour le plus grand bonheur d’un stade Vélodrome incandescent. En se positionnant très haut sur le terrain, en assumant la capacité à conserver le ballon et à créer le jeu, Marseille était ce soir la grande équipe sur le terrain. A vrai dire il n’y avait qu’une seule équipe, mais elle était belle. Humilié, il reste au PSG une double confrontation face au Bayern Munich pour tenter de sauver une saison qui tourne au fiasco le plus total. Christophe Galtier, le Marseillais, celui qui a toujours clamé son amour pour le club phocéen peut au moins se réjouir d’avoir mis fin à onze ans de malheur le problème étant qu’il porte la tunique du Paris Saint-Germain. Une tunique qu’il faudra enlever en fin de saison, un costume qui ne convient pas, dans une ville dont il n’a jamais compris l’ADN. La ville Lumière mérite autre chose que ce qui est présenté actuellement, dans une gêne incommensurable. Il faudra également un nouveau directeur sportif en fin de saison, choisi cette fois-ci par l’entraineur et non l’inverse. Le duo n’est pas armé pour un tel club, et une institution de cette envergure ne peut se permettre d’être piétiné par la pire direction sportive de la décennie.

Emmanuel Trumer