Ligue des Champions : L’OM rebondit, Donnarumma sauve le PSG

Troisième journée de Ligue des Champions, déjà, et un calendrier qui accélère en vue de la Coupe du monde dans quelques semaines. Marseille et Paris affrontaient les deux équipes de Lisbonne, le Sporting pour l’OM et Benfica pour le PSG, avec des enjeux différents. Il fallait absolument l’emporter pour espérer une qualification du côté des phocéens, tandis que le PSG devait gagner pour s’emparer de la première place.

Avec deux rencontres face aux clubs de Lisbonne, le PSG et l’OM poursuivent leur course commune et même si le bilan est positif après ces deux matchs il aurait pu être meilleur. Marseille a ouvert le bal face au Sporting avec un enjeu simple : gagner et prendre trois points pour espérer poursuivre son chemin européen. Battu lors des deux premières journées de Ligue des Champions, l’OM a mal entamé son troisième duel avec un but encaissé au bout de la première minute de jeu. Bien décalé par Edwards, Trincao a fait parler la qualité de son pied gauche pour trouver le petit filet opposé et ouvrir le score.

Marseille a eu le mérite de bien réagir après ce but concédé, et a bénéficié d’un quart d’heure hallucinant du gardien adverse pour prendre l’avantage. Alexis Sanchez a d’abord parfaitement continué son pressing (incessant) pour contrer le dégagement du malheureux Adan et remettre l’OM dans le bon chemin. Sans être pressé par personne ensuite, Adan a rendu un deuxième dégagement aux joueurs olympiens avant de laisser son but ouvert sur la tête de l’excellent Amine Harit. Donner deux buts à l’adversaire ne suffisait pas à Adan, qui a décidé de se faire expulser après une sortie au ralenti et un ballon touché de la main en dehors de sa surface.

Jusque-là, l’OM aura bénéficié d’un contexte très favorable, ou plutôt d’une prestation absolument horrible du gardien adverse. Mais à 2-1 au score et en supériorité numérique, Marseille a ensuite produit un contenu extrêmement satisfaisant pour ne jamais se satisfaire de ce court avantage au score. Tandis que les phocéens ont souvent montré de longues séquences de jeu moins maitrisées cette saison, toute la suite du match face au Sporting aura été une grande maitrise collective pour étouffer totalement un Sporting qui n’a jamais eu la possibilité de revenir.

Paris et un fond de jeu inquiétant

En insistant avec la possession du ballon, en positionnant son bloc équipe haut sur le terrain pour empêcher le Sporting de construire ses phases avec ballon, l’OM est parvenu à inscrire un 3e puis un 4e but qui ont scellé une victoire logique. Marseille a bénéficié d’un contexte favorable, mais un contexte favorable peut aboutir sur une défaite s’il n’est pas correctement géré. Une victoire qui permet de revenir dans la course à une qualification européenne pour l’après Coupe du Monde, et de gagner points UEFA précieux pour la France, qui progresse.

Le PSG, de son côté, n’a pas pu ramener mieux qu’un match nul de son match face à Benfica, et sans un grand Donnarumma cela aurait même été une défaite pour les Parisiens. Dans la lignée de leur prestation face à Nice, face à la Juventus en deuxième période, face à Brest également, les joueurs parisiens ont montré un fond de jeu inquiétant pendant 45 minutes. Sans être capable de garder la maitrise du ballon, sans être capable de répondre à l’intensité mise par les joueurs de Roger Schmidt, il a fallu un immense Donnarumma pour empêcher une pluie de buts. Les Lisboètes se sont procuré toutes les occasions les plus dangereuses, et l’ouverture du score de Messi n’a été qu’un mirage à contre-courant d’un contenu qui pose d’énormes questions. Ce schéma tactique ne permet aucune maitrise, la capacité à répéter les courses semble impossible sur 90 minutes, et Paris a montré de grandes difficultés alors que les ogres européens ne se sont toujours pas présentés. Avec ce niveau et avec cette idée tactique, Manchester City, le Bayern Munich, Chelsea, ou Barcelone sont des adversaires qui ne feront qu’une bouchée du PSG.

Paris ramène un point grâce à son gardien Donnarumma donc, mais également grâce à un Messi qui est capable de transformer le moindre ballon en caviar. Et s’il fallait terminer sur une note positive, ce serait alors vers Roger Schmidt et son équipe du Benfica qu’il faudrait se tourner. Sans moyen financier, sans recrue ou presque, avec un Florentino Luis relancé en début de saison après des années sans jouer, le tacticien Roger Schmidt a montré qu’il était possible de produire un football attrayant, offensif, et créateur. C’est une vraie bouffée d’oxygène que de voir un contenu si intelligent, si travaillé, et capable de rivaliser avec les équipes les plus armées en Europe. Merci Monsieur de continuer de montrer que le football est un sport qui se pense.

Emmanuel Trumer